La belle essentielle

C’est une jolie fille ronde, appelée Emiliania Huxleyi, à qui nous devons dire merci. Une demoiselle à la fois discrète, invisible à l’œil nu, et spectaculaire, repérable de l’espace, quand elle fait sa belle. Sur la photo, elle nous fait une démonstration XXL tellement formidable que les scientifiques lui ont donné un nom : un bloom. C’est-à-dire une floraison printanière. J’avais oublié de préciser : Emiliania est un coccolithophores. Un phytoplancton carbonaté. Une micro-plante de la mer. Mais pas n’importe laquelle : mademoiselle est richement dotée, question génétique. Quand les chercheurs ont réussi à cartographier son génôme, ils ont découvert que ce minuscule organisme unicellulaire avait 30% de gênes en plus que l’être humain ! Et la jeune fille est aussi une reine de l’adaptation : si on la trouve partout, une Emiliana Huxleyi d’un océan ne partage que 70 à 80% de son ADN avec sa sœur d’un autre océan. Le reste ? De quoi s’adapter… Deux humains, eux, ont 99% en commun.

Et si on doit lui dire merci, c’est qu’elle capte du CO2 pour se fabriquer une carapace calcaire toute en rondeur. Quand Emiliana meurt, sa coquille se désagrège et tombe au fond des océans pour faire du sable. Mais on en trouve aussi, sans doute projetée dans l’air par des vagues ou des bulles de surfaces,… dans les nuages. Elle y servirait de structure sur laquelle la vapeur se condenserait pour former les gouttelettes à l’origine des mêmes nuages.

Alors merci Emiliana, petite coccolithophore des océans et de l’atmosphère. Merci pour le C02 capturé comme les jolis nuages pourvoyeur de pluie. Et merci de décorer les océans de tes blooms aux formes et tailles qui font rêver.

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Photo Nasa & Alison R. Taylor 

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