Imaginez traverser l’océan Atlantique sur une coque de noix de 6,50 mètres de long. À peine plus grande qu’un engin de plage. Imaginez y dormir. Y préparer votre nourriture sur un simple et unique réchaud. Pas de réfrigérateur. Pas de toilettes. Au mieux une banette pour dormir. Une humidité permanente car vous êtes entouré par l’océan jour après jour. Et, évidemment, vous êtes en course : pas question de grasse matinée, des nuits courtes, des réglages permanents, aux commandes d’une petite bombe capable de pointes à plus de 20 nœuds (36 kilomètres/heure). Dernière précision : routage météo par satellite interdit, comme le contact avec la terre… Si vous arrivez à vous projeter ainsi, vous pouvez participer à la Transat 6.50, dont le départ a été donné le 25 septembre : Sables d’Olonne (Vendée) – Santa Cruz de La Palma (Canaries) – Saint-Francois (Guadeloupe). Soit un total de 4050 milles (7 500 kilomètres) pour la flotte de 90 skippers, dont certains naviguent sur des prototypes testant de nouvelles idées de construction navale. L’innovation est une tradition dans la « Mini », comme est surnommée la plus longue des transatlantique : le mât en carbone, le mât-aile, la quille pivotante, où les étraves plates et spatulées y ont été testées en course. Cette année, beaucoup parlent de « faire mieux avec moins ». La sobriété est tendance. Les spécialistes vont aussi suivre de près les concurrents que l’on pourrait, demain, croiser sur des voiliers beaucoup plus grands. La liste des anciens parle d’elle-même : Peyron, Van Den Heede, Bourgnon, Autissier, Desjoyeaux, MacArthur, etc… Respect. Et même, pour avoir navigué seulement quelques jours sur ce type de voilier, admiration.
Christophe Agnus
Photo Vincent Olivaux/La Boulangère Mini-Transat