Il y a quelques années, Hervé Hamon a publié « Besoin de mer ». Puis Louis Brigand a signé « Besoin d’îles ». Alors aujourd’hui, alors que j’approche doucement du 888e envoi de « Un jour en mer » (anciennement « la photo de mer du lundi… »), j’ai envie de vous expliquer cet acharnement à partager cette passion…
J’ai besoin de mer, comme Hervé, et d’îles, comme Louis, parce que l’océan est l’univers de ma vie. J’ai grandi au bord de la mer, d’abord à Toulon, puis à Brest (après la disparition de mon père avec le sous-marin Minerve) où j’ai retrouvé mon grand-père capitaine au long cours et pilote du port. Déjà, ça marque.
Étudiant, j’avais une « option planche à voile » à l’Université de Bretagne Occidentale (avec un formidable Jo Ancel comme prof, ceux qui l’ont connu comprendront pourquoi je le mentionne) tout en créant la rubrique « Toutes voiles dehors » au Télégramme, et en commençant à collaborer à des magazines comme Voiles et Voiliers, Voile Magazine ou Wind Magazine. Je me souviendrai longtemps de la tête de mes camarades quand, un début mars, je revenais à la Sorbonne (où j’étais en DEA de Sciences Politiques) bronzé et les cheveux éclaircis par le sel après avoir passé deux semaines à tester des planches à voile à Tarifa, au sud de l’Espagne, pour Wing magazine…
Une fois mes études terminées, j’ai réussi à continuer à écrire sur la mer alors que j’étais à L’Express, pour couvrir d’abord l’économie, puis la science, et enfin différents sujets à l’international. Détail : quand j’ai pris une année sabbatique, après la première guerre du Golfe, c’était pour faire de la plongée sous-marine (280 plongées en un an…)
Des années plus tard, j’ai créé avec mon épouse le magazine Nautilus. Puis ce sera les éditions Nautilus (dont vous pouvez voir quelques livres ci-dessous) tout en écrivant des romans, des thrillers (ici… et là…), avec beaucoup de mer dedans. Et bien sûr des textes pour des livres ou des expositions de mon ami Ewan Lebourdais, Peintre Officiel de la Marine…
Alors oui, je peux le dire : j’ai besoin de mer. Même en vivant dans la campagne de Haute-Garonne, je vois l’océan partout. Sur les murs de la maison. Dans les livres de la bibliothèque. Dans l’écran lorsque j’écris.
J’espère que vous comprendrez, après avoir lu cette petite autobiographie, pourquoi vous recevez encore et encore ce mail « Un jour en mer » tous les lundis matin, à 8h15… Je ne peux pas imaginer de ne pas partager cette passion. De tenter par tous les moyens de convaincre autour de moi que l’océan est une merveille à toujours mieux connaître, et encore plus protéger. Que la culture maritime est prodigieusement riche. Que les femmes et hommes d’océan sont souvent des êtres à part, qui savent combien il faut être humble quand la nature est là, combien, comme le disait Tabarly, « en mer on ne triche pas ».
Alors dans quelques semaines, je chercherai une photo et je vous écrirai encore un texte pour, ensuite, appuyer sur le bouton « Envoi » pour la 888e fois. En espérant qu’il y aura une 1 000e fois. Et plus encore.
Merci d’être là !
Christophe Agnus
PS: le sujet le plus intéressant sur la photo est un magnifique mérou de Cod Hole, Queensland, Australie. L’autre, c’est moi. Il y a un moment quand même…
