L’amitié avec la mer

En regardant cette photo, j’ai pensé à Éric Tabarly et à Jack London. Le lien est dans cette citation de l’auteur de « Vingt ans d’amitié avec la mer » parlant d’un enfant à qui on confie un petit esquif : « Inutile qu’on l’enseigne. Il saura rapidement manier la godille et gouverner avec un aviron. Ensuite, il commencera de parler de quille et de dérive, et sera impatient de hisser ses voiles et de passer toute une nuit à bord. N’ayez aucune crainte à son sujet. Il est destiné à courir des risques et à essuyer des accidents. Songez-y, des accidents arrivent aussi bien dans une nursery que sur l’eau ». Avant d’ajouter : « Si l’on est un marin-né, et qu’on a goûté à la mer, on ne pourra jamais plus en rester éloigné au cours de son existence. On a le sel dans les os comme dans les narines, et l’appel de l’océan se fait entendre jusqu’à la mort. Plus tard, j’ai suivi des chemins avisés pour gagner ma vie. J’ai déserté les postes d’équipage pour des demeures stables, mais toujours je suis revenu à la mer ». Comment, donc, ne pas y penser en regardant le bonheur de la skipper Marie Tabarly ? Elle qui a connu les bateaux très jeune, avant de se passionner pour l’équitation. Et elle est là maintenant, à la tête d’un voilier de légende, Pen Duick VI, dans une course, l’Ocean Globe Race, héritière d’une Withbread que son illustre père n’a jamais pu remporter. « Une fois qu’on est marin, concluait London, on le reste pour toujours. La saveur de l’air salin ne s’évente pas. Un marin ne vit jamais assez vieux pour n’avoir plus le désir de lutter encore contre le vent et les vagues« . Alors longue vie de bonheurs salins à Marie Tabarly et tous les marins.
Christophe Agnus

Image OGR2023/Pen Duick VI

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