Les scientifiques partagent souvent les mêmes intuitions, se posent les mêmes questions, au même moment. Trois chercheurs néerlandais viennent de publier leurs travaux indiquant la fragilité du système de courants océaniques de l’Atlantique Nord. La fonte des calottes glaciaires pourrait, selon eux, refroidir terriblement le climat de l’Europe. Pour faire ressembler la France au Canada. Une bonne nouvelle pour les stations de sport d’hiver, mauvaise pour l’agriculture. Bien sûr, ce n’est qu’une étude, réalisée avec les données à disposition et donc soumise à critique, à réévaluation, à remise en cause totale ou partielle. A condition d’avoir plus de données sur ce milieu naturel et son évolution. Et que prépare la Fondation Tara Océan ? Une station polaire permettant justement de mieux connaître l’Arctique, cette partie du globe encore très occupée par un grand océan gelé. Leur outil : une plateforme de 26 mètres de long, 16 de large, capable de flotter (et donc un vaisseau !) pouvant abriter 18 personnes avec 500 jours d’autonomie. L’idéal pour un observatoire dérivant travaillant sur des études de long terme sur les écosystèmes de l’océan Arctique central, notamment l’hiver, en pleine nuit polaire, sous des températures entre -20 et -45°. Son énergie ? De l’éolien, du solaire, et du HVO, un type de diesel produit à partir de déchets, d’huiles végétales et résiduelles, ou de graisses diverses (comme l’huile de friture usagée…). La première mission est prévue pour 2025. Et Tara a prévu d’être pluridisciplinaire, accueillant à bord des climatologues, biologistes, physiciens, glaciologues, océanographes, artistes, médecins, journalistes et marins. Depuis hier, je cherche la liste pour s’inscrire…
Christophe Agnus
Image 3D Kadeg Boucher /Olivier Petit /Fondation Tara Ocean