Pour le plaisir de la plaisance

Si cette tourelle du Blavet pouvait parler, elle nous raconterait une bonne partie de l’histoire de la voile moderne. Elle évoquerait les voiliers de travail de la fin du 19ème siècle, l’apparition d’une plaisance élitiste au même moment puis l’arrivée du grand public après la seconde guerre mondiale et surtout à partir des années 60. Elle décrirait sa surprise à voir apparaître des multicoques, des mâts-aile et maintenant des foilers. Elle serait si bavarde… Mais elle ajouterait qu’il ne faut pas se limiter aux grandes courses au large, comme le Vendée Globe ou la Transat Jacques Vabre. Que la vraie force de la voile, ce sont les milliers de régates organisées en permanence un peu partout en France, en mer ou sur des plans d’eau intérieurs. Des compétitions mobilisant des milliers de bénévoles et encore plus d’amoureux de la navigation qui embarquent pour gagner parfois, pour le bonheur d’être en mer toujours.

Cette photo a été prise pendant le Morbihan Challenge, à la fin août. Cette épreuve propose, tous les ans, un parcours garanti sans moteur, avec des équipages mixtes, avec un beau principe de fair-play absolu (pas de règles de course…). Un retour salutaire à l’étymologie du mot « plaisance », trop souvent mis à mal par la définition anglaise du même mot : « prendre une douche froide tout habillé en déchirant des billets de banque… »  Les Français, croyants ou pas mais peut-être plus jouisseurs que les Britanniques et bénéficiant d’une meilleure météo, préfèrent souvent s’en tenir à ce que Bernard Moitessier écrivait : « Dieu a créé la mer et il l’a peinte en bleu pour qu’on soit bien dessus ».

+ https://www.morbihanchallenge.com/le-film

Photo Philippe Bussière

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