Les images font rêver : des cargos avançant à la voile… Le transport maritime de demain, plus propre, plus sobre. Enfin, plutôt d’après-demain. Pour l’instant, l’offre existante ou en construction reste modeste: à peine plus de 25 navires de transport vélique sont recensés dans le monde. Mais les plus optimistes parient sur 10 000 pour 2030, 40 000 à l’horizon 2050. Suffisant ? Pas sûr. Aujourd’hui, les plus gros projets évoquent une capacité à bord de presque 700 containeurs. Or, si la majorité des quelques 5400 porte-containeurs « classiques » navigant actuellement (dans une flotte mondiale de 57 000 navires) en transportent chacun de 500 à 3 000 , les plus gros en chargent jusqu’à 24 346…
Il reste deux possibilités pour limiter l’usage du polluant « fioul marine » dans le transport maritime qui, rappelons-le, assure 90% du volume des échanges commerciaux mondiaux: soit ces derniers s’effondrent (ce qui est peu probable) et la voile pourrait suffire, soit l’avenir est à une plus grande mixité des moyens de propulsions. De la voile, bien sûr. De plus en plus. Mais aussi des cargos motorisés utilisant des moyens véliques (aile, voile… ) en appui pour réduire la consommation : de nombreux tests ont démontré l’efficacité de tels systèmes (de 20% à 80% d’économie possible). Enfin, l’utilisation d’autres formes d’énergie. Il s’agirait alors du gaz naturel liquéfié (qui reste un hydrocarbure), de l’hydrogène, de l’électricité et même du nucléaire.
Le monde maritime, en tous cas, dit être parfaitement conscient des enjeux, et de la nécessité de changer son modèle de propulsion. Et, ils l’assurent, ce n’est pas du vent…
Christophe Agnus
Image Nils Joyeux