Ils sont partis, hier, de Cowes, sur l’île de Wight en Grande-Bretagne. Quatorze bateaux, quatorze équipages, pour une course autour du monde « à l’ancienne » : des monocoques océaniques dessinés avant 1988, sans technologie, sans ordinateur, sans satellite. Le sextant et le sens marin pour avancer vite et dans le bon sens. L’Ocean Globe Race est l’héritière de la Whitbread et du Golden Globe, deux courses que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. La première, née en 1973, était en équipage et par étapes ; la seconde, datant de 1968, en solitaire sans étape ni assistance. Mais les deux tournaient autour du globe.
Hommage à l’histoire et à Eric Tabarly, le célèbre Pen Duick VI est encore en course cette année. Deux démâtages dans la première édition de la Whitbread l’avaient empêché de gagner, mais pas de briller (en remportant une étape). Un changement de règle en pleine course le disqualifiera en 1977, interdisant sa quille en uranium qui avait pourtant été acceptée au départ.
Cela fait aujourd’hui partie de la saga d’un marin entré dans l’Histoire. Le grand ketch de 22,25 mètres, lui, continue d’avaler les milles, avec son nouveau skipper et propriétaire : Marie Tabarly, la fille du héros. Et il n’y avait pas mieux que l’Ocean Globe Race pour rendre hommage à son père. Il rêvait de remporter la Withbread. Et n’aurait pas été dépaysé dans cette régate autour du monde sans ordinateur, sans téléphone satellite, mais avec sextant et radio. C’était sa vie. Sa façon de naviguer. Alors, suivez cette course de près, en espérant que Marie Tabarly, qui connaît ce voilier comme personne, réussira là où son illustre père a échoué : remporter la victoire.
Christophe Agnus
Photo Mcintyreadventure-photoshelter