Des bateaux, des marins, l’océan.
Pas forcément les meilleurs voiliers du moment, sûrement pas les plus récents, mais des valeurs sûres, qui ont fait leurs preuves à une autre époque, avant 1988.
Pas forcément non plus les régatiers les plus affûtés, champions des salles de gym et des tours de bouées, mais des hommes et des femmes sachant naviguer, conscients des efforts et compétences indispensables pour aller en mer : des marins.
Et, bien sûr, l’océan. Qui lui n’a pas d’âge et nul besoin de s’entraîner.
L’Ocean Global Race, qui s’est terminée ces derniers jours, à Cowes, en Grande-Bretagne, avec 14 concurrents (5 français, dont Evrika, ketch de 24 m et 42 ans, sur la photo), est une course hors du temps, portant des valeurs décalées par rapport à l’époque.
Aller vite ? Bien sûr. Mais sans technologie dernier cri et en tirant le meilleur de bateaux de 40 ou 50 ans, pas en dépensant des fortunes dans des machines qu’il faudra abandonner dans quelques années car dépassées par plus jeunes, plus fortes, plus rapides.
Gagner ? Bien sûr, si possible. Mais avant tout naviguer, souvent en embarquant des amis et de la famille pour avoir le bonheur d’être ensemble en mer, de vivre et partager des moments forts. Si le classement suit, tant mieux. Dans tous les cas, l’aventure aura été belle.
Autour du monde ? Magnifique. À condition d’avoir des escales permettant de sentir le pouls de cette si belle planète, de ne pas apercevoir simplement les côtes sans pouvoir partager quelques verres et beaucoup de rires avec les habitants des ports étapes.
« Se tourner vers la mer, disait la grande Virginie Hériot, c’est se tourner vers l’avenir ». Elle avait raison. Même à bord de vieux voiliers.
Christophe Agnus
Photo Aïda Valceanu/ OGR2023.