Voici un goéland qui a eu de la chance, pensez-vous en voyant cette image. Et vous avez en partie raison : le veinard a pu trouver à manger en finissant ce que le requin n’avait pas consommé. Car l’oiseau n’est pas la cible du grand prédateur. « Pour faire sortir l’animal hors de l’eau, explique le photographe Henri Eskenazi, on appâte avec du poisson écrasé et un leurre en Néoprène en forme de manchot que l’on sort de l’eau avant qu’il ne le croque… » Le goéland, lui, vise les restes encore flottants. Symbole de l’une des multiples entraides, volontaires ou non, entre les animaux. Car un requin n’est pas « méchant ». Il est simplement un requin, un animal sauvage qui, comme beaucoup d’autres, peut devenir dangereux dans certaines circonstances (juvéniles, nourriture, accouplement…) et reste paisible la plupart du temps. D’où l’intérêt, quand on veut le rencontrer dans son milieu naturel, de bien connaître les lieux et la biologie. Chaque année, des centaines de milliers de plongeurs nagent avec des requins sans aucun problème, admirant cet animal présent sur la planète depuis 420 millions d’années. Pourtant, les très rares attaques de squales font la Une des médias à sensation. Pourtant, dans le monde, il y a eu 11 victimes humaines en 2021, contre 6 en 2020. Or, il y a chaque année 100 000 tués par des serpents, 35 000 par des chiens, 500 par des hippopotames et 500 par des éléphants. Les hommes, dans le même temps, éliminent plus de 100 millions de requins pour en faire de la soupe d’aileron… Le squale n’est pas le prédateur le plus dangereux. Il faut se méfier des idées reçues, comme des photos comme celle-ci : même elles peuvent mentir. Christophe Agnus Photo Henri Eskenazi (www.henrieskenazi.com/) |
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