La fragilité des géants

Les apparences sont souvent trompeuses. Mais pas ici : le poisson est bien énorme. Sans avoir les dimensions précises de celui de la photo, il appartient à une espèce pouvant atteindre 20 mètres de long et 34 tonnes. Rhincodon typus. Plus connu sous son nom commun de requin-baleine. Mais un squale géant pourtant totalement inoffensif, sauf pour de toutes petites proies de moins de 10 centimètres de long, et surtout du krill ou du plancton. L’homme peut donc approcher sans risque, et c’est bien le problème de cet animal majestueux dont la population aurait baissé de 50 à 70% en soixante-quinze ans : malgré son classement dans la liste des espèces menacées, il continue à être péché illégalement, notamment pour ses ailerons. L’animal n’est pourtant pas qu’un symbole majestueux de la vie océanique et le plus grand poisson de notre planète, ce qui suffirait déjà pour lui devoir un profond respect : il joue un rôle important dans la chaîne alimentaire et même le cycle du carbone. D’où le travail de d’une association comme Over the Swell, dont l’un des membres est ici en train d’identifier un individu dans l’océan Atlantique Sud-Est. Leur souhait : étudier cet animal sur lequel on en sait si peu pour pouvoir mieux me le protéger, en associant les populations locales qui connaissent également très mal ces grands requins paisibles. Leur rêve : obtenir un couloir de protection entre le golfe de Guinée et l’île de Sainte-Hélène, où des requins-baleines semblent se regrouper souvent, pour une raison encore mystérieuse. A moins qu’ils aient compris, ce qui serait tragique, que c’est bien à hauteur de cette île de l’Atlantique que s’éteignent les géants ?

Christophe Agnus

Photo Over the Swell  / https://www.overtheswell.com/

Suivez-nous sur Facebook
Suivez-nous sur Instagram