Merci monsieur…

Il y a 13 ans, à quelques jours près, un homme présentait son film, pour la première fois, dans un festival au Japon. Cette photo est extraite de ce long métrage, l’un des plus beaux films sur la mer jamais produit. L’homme, à la fois producteur et co-réalisateur, apparaissait aussi à l’écran, tenant la main de l’un de ses fils à qui il faisait découvrir la magie des milieux marins. Ce billet est donc un hommage à un grand monsieur disparu il y a quelques mois : Jacques Perrin. La sortie d’Océans avait été un choc émotionnel pour les amoureux de la mer. C’était beau. C’était fort. C’était puissant. Un vol au ras des vagues dans un chenal du Four en tempête. Une plongée au milieu d’un banc de thon nageant à vive allure au milieu de l’Atlantique. L’accompagnement d’un autre groupe, de grands dauphins cette fois, passant de l’eau à l’air par bonds successifs. Et les crabes, par milliers, se regroupant au large de l’Australie, le ballet des otaries en Californie, la majesté des baleines en Polynésie, les piqués de Fous de Bassan sur un banc de poisson fourrage… 103 minutes de magie et de bonheur offertes par un homme qui, lors du tournage, avait donné tous les moyens aux équipes avec un seul mot d’ordre : le plus beau film possible. Alors bien sûr, il y a les 82 films tournés comme acteur, dont le maritime « Crabe Tambour », mais c’est comme producteur ou réalisateur que son amour pour la nature et la mer s’est aussi exprimée, avec entre autres « les quarantièmes rugissants », « Microcosmos », « Tabarly », « Le peuple migrateur »… Dans la vie, il faut savoir donner crédit à ceux qui vous ont marqué, influencé. Alors merci pour tout, monsieur Perrin.

Christophe Agnus
Photo Océans © Roberto Rinaldi, Galatée Films

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