Annie Van de Wiele et Henri Eskenazi

La semaine dernière, je vous disais que j’ai toujours aimé les photos «mi-air & mi-eau», en vous proposant une photo d’Ewan Lebourdais. Henri Eskenazi, que les habitués de la photo de mer connaissent déjà bien, m’a envoyé d’autres images étonnantes prises de cette façon. Je commence par celle-ci, dont il faut observer les détails, à droite et à gauche. 
Pour l’illustrer, j’ai trouvé que cet extrait de « Pénélope était du voyage », d’Annie Van de Wiele, livre de 1954, collait bien:

« C’était une vie bizarre mais pleine de charme. Quand on vit à bord, c’est toujours comme cela, on n’a pas de place définie dans la société, on a des fréquentations éclectiques. Ce que je sais, c’est que les gens que nous apprenons à connaître, riches ou pauvres, ne sont jamais médiocres. Le snobisme n’a pas de place chez nous, il s’étiole dans une cabine de bateau. (…)
Nous aimons ces longues traversées, quand rien de ce qui est terrestre n’a plus d’importance. Au milieu de l’océan l’argent ne signifie rien, ni aucun des modes de la vie à terre. Nous aurions pu naviguer ainsi indéfiniment, nous redressant machinalement aux mouvements du bateau, sans souhaiter arriver, jusqu’à ce que toutes nos provisions fussent terminées et toute notre eau bue et qu’ainsi la terre soit devenue nécessaire. Notre désir de vent n’est pas un désir de toucher un but plus vite. C’est parce qu’un voilier sans vent à l’âme triste et parce que rien n’égale la sensation de voler sur les vagues à bonne allure et de sentir vivre et plonger le bateau comme un heureux marsoin. »

Bonne semaine! 
 

PS: L’article du Nouvel Obs sur « Libre. Ecrire sur les chemins du monde », a été le plus lu de la semaine sur leur site, avec plus de 200 000 visites. Très heureux et fier pour Frédéric Pie, l’auteur de cet excellent livre que nous avons édité.

Le site d’Henri Eskenazi: https://www.henrieskenazi.com/

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