C’est après-demain, le 4 janvier, que six jeunes femmes, originaires des Landes et du Pays Basque, vont s’élancer du Pérou pour rejoindre la Polynésie sur une planche de « prone paddleboard » dans le défi « Cap Optimist ». Huit mille kilomètres à se relayer chaque heure, en ramant avec les bras. Précisions : ces femmes ne se lancent pas à la légère. Certaines ont déjà traversé l’Atlantique ou franchi le Cap Horn, toutes ont relié Monaco à Athènes à la force de leurs bras. Cette fois, elles visent encore plus loin, encore plus fort.
Évoquant les exploits en montagne, l’alpiniste Lionel Terray avait parlé des « conquérants de l’inutile ». C’était en 1961, une époque avec une seule chaîne de télévision et pas d’Internet. Aujourd’hui, à l’ère des réseaux sociaux, l’extraordinaire concurrence médiatique rend l’exploit indispensable pour intéresser le public. Pour de bonnes causes. Car le projet, sous l’égide de l’association Hope Team East, s’accomplira en parallèle de nombreuses actions humanitaires en faveur des enfants malades, ou même pour encourager le sport dans des écoles et des services pédiatriques hospitaliers. Les six sportives vont ramer en pensant à ceux que leur aventure va aider. Comme les concurrents de la route du Rhum dont les voiliers s’appelaient Prendre la mer, agir pour la forêt, La chaîne de l’espoir », Médecins du Monde ou Initiatives Cœur. Une tendance qui grandit. Tant mieux. Et quand des marins, des hommes et femmes de la mer, décident d’utiliser l’aventure maritime pour capter l’attention des autres humains vers des actions positives, on a envie de leur trouver un surnom pour les définir. «Conquérants de l’utile» peut-être ?
Christophe Agnus
Photo Jeremie Gabrien
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