L’indicible

C’est un secret que partagent ceux qui l’ont vécue : la tempête en mer. Eux, ils savent. Ils l’ont vécue dans leur cœur, leur corps et leur âme. Mais comment faire comprendre ?  Comment la décrire à ceux qui restent à terre ? Aucune photo ne peut vraiment en rendre compte. Tout juste peut-on y montrer des vagues un peu plus grosses que d’habitude. Mais le bruit ? Comment raconter le vacarme ? Les vagues qui frappent la coque ? Le vent qui siffle dans les haubans ou utilise tout élément de structure pour signaler sa présence et son courroux ? Il y a aussi les mouvements, le navire, grand ou petit, n’étant qu’un jouet balloté par les vagues et les déferlantes, secoué comme un shaker. Sur la photo, le catamaran du navigateur néerlandais Henk de Velde semble à la peine dans une mer que l’on devine agitée, mais c’est la petitesse de la grand-voile qui signale la force des éléments. Pourtant il y a pire. Bien pire. Comme l’avait fait comprendre la phrase, désespérée, du dernier message du canadien Gerry Roufs dans le Vendée Globe 1996 : «Les vagues ne sont plus des vagues, elles sont hautes comme les Alpes ». Son voilier sera retrouvé des mois plus tard, déchiqueté, sur la côte chilienne. Dans la même tempête, Isabelle Autissier, un doigt cassé après un vol plané incontrôlé dans son habitacle, finira par s’amarrer sous sa table à carte pour ne plus être blessée par les ruades de son monocoque. Mais peut-être faut-il faire confiance à Joseph Conrad, autre marin et grand écrivain, quand, dans « Typhon », il fait le récit d’un cyclone en mer de Chine : « La tempête geignait, piaulait, se démenait, gigantesque dans les ténèbres, comme si le monde entier n’eût été qu’un égout noir. » 

Christophe Agnus
 
Photo Henk de Velde
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Respects

Il y a 24 ans déjà… Presque un quart de siècle depuis qu’une légende nous a quittés. Le 13 juin 1998, Éric Tabarly tombait de Pen Duick, en pleine mer d’Irlande.
Neuf années plus tôt, en 1989, j’avais pu passer une journée avec lui à bord de son célèbre monocoque, Pen Duick, plan Fife construit en 1898. C’était à Saint-Malo. Le bateau sortait de chantier et allait recevoir ses nouvelles voiles fournies par son ami de toujours, Victor Tonnerre. Son idée était de tester ses équipements en naviguant toute la journée. La mienne était d’écrire un article pour L’Express, où je travaillais. Pour moi, Éric Tabarly était le grand marin dont j’avais lu tous les livres. Le skipper du grand Pen Duick VI dont j’avais collé une photo vue d’avion à mon plafond, au-dessus de mon lit. L’innovateur génial en architecture navale dont j’admirais l’audace. Un héros, une légende.
Le rendez-vous était aux aurores, sur les quais, pour profiter de la marée haute et sortir du port sans encombre. Le premier contact n’était ni chaleureux, ni glacial. Neutre. Il avait accepté ma présence à bord, c’était déjà bien. Mais nous avons croisé un voilier ancien, une goélette d’une trentaine de mètres, et la passion a immédiatement agi : « Vous avez vu son winch ? dit-il avec son léger zozotement légendaire. Il vient de (il nous donne le nom d’un autre voilier dont j’ai oublié le nom aujourd’hui…). Il l’a récupéré mais je le reconnais bien… » Une réaction qui annonçait le déroulement de la journée. En mer, l’homme était taiseux. Limitant ses paroles au nécessaire. Idem à terre, le soir, au dîner, même avec une bonne bouteille de Châteauneuf du Pape, son péché mignon. Quand je lui signalais que, malgré leur promotion d’écart, il avait croisé mon père en « prison », à l’école navale, où dormaient les élèves officiers arrivant en retard à la fin du week-end, il se contentait d’un sourire et d’un « Ah ? » étonné. Quand j’essayais de le faire parler de ses navigations, ses courses, il répondait gentiment mais sobrement. Quand des passants venaient le saluer, il souriait toujours, ne marquant ni enthousiasme, ni agacement. Imperturbable. Sauf quand on parlait bateau, et surtout marine ancienne. Là, il devenait intarissable. Une encyclopédie. Une culture hallucinante. Un talent pour raconter, décrire, expliquer. C’était sa passion. Et cela s’entendait.
Il était tard quand nous nous sommes séparés. J’ai publié mon article dans L’Express, puis Voiles et Voiliers m’en a demandé une autre version. J’étais le premier journaliste à naviguer sur le célèbre voilier depuis sa rénovation. Je n’ai pas recroisé le grand marin jusqu’à ce que, le 13 juin 1998, j’apprenne la nouvelle de sa disparition. Et j’ai pleuré.

Christophe Agnus 

Photo Le Télégramme

Intelligence, puissance et liberté

Quelle est l’espèce animale présente sous toutes les latitudes, de l’équateur aux pôles, capable de s’adapter à l’alimentation disponible et de s’organiser en groupe pour chercher la nourriture, qui communique beaucoup et transmet son savoir à sa progéniture jusqu’à ses vingt ans environ ? Si vous pensez à l’homme, je rajoute deux éléments différenciant : qui vit dans les océans et n’a aucun prédateur. Réponse : l’orque. Ce cétacé, le plus grand des dauphins, est le véritable maître des mers. Son intelligence exceptionnelle lui permet de s’adapter partout où il va, et sa puissance laisse les autres prédateurs à distance. Imaginez : les plus grands mâles frôlent les 10 mètres de long et les 11 tonnes, tout en étant capables de nager à 65 km/h ! Les scientifiques californiens ont remarqué que, plusieurs heures avant l’arrivée des épaulards autour des îles au large de Los Angeles, les squales – même les requins blancs – prenaient le large pour ne pas servir de petit déjeuner… 
Alors, quand un de ces superbes mammifères marins, malade, s’égare pour y mourir dans les méandres de la Seine, comme la semaine dernière, l’humain ne peut que ressentir un profond sentiment de tristesse. Cette orque (le nom est féminin) est décédée d’une infection à des champignons parasites, mais combien de ces prédateurs suprêmes sont-ils victimes de la pollution ? Le PCB a beau avoir été interdit aux Etats-Unis et en Europe depuis plus de quarante ans, on le retrouve encore massivement dans le sang des épaulards. Cette photo si pure rappelle aux lecteurs l’extraordinaire beauté de la mer et que les cétacés n’ont qu’un habitat naturel : la liberté.
 
Christophe Agnus
 
Photo NOAA


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Chef-d’œuvre des grands fonds

Cet animal, photographié par des chercheurs au large de la Californie, n’est pas un Pokémon. C’est un poulpe. Précisément une espèce vivant entre 130 et 2350 mètres sous la surface des océans. Sa taille ? Entre 20 et 50 centimètres de large. Dois-je préciser qu’il est inoffensif ? Je le pense. Dois-je ajouter qu’il ne s’agit pas d’une pieuvre ? J’en suis sûr. Car les pieuvres n’existent pas. Ce terme, utilisé pourtant si couramment, n’est que la reprise d’un mot du patois des îles anglo-normandes. Victor Hugo avait besoin d’inventer un monstre marin pour «Les travailleurs de la mer». Il a créé la pieuvre. Rappelez-vous ses mots: « Chose épouvantable, c’est mou. Ses nœuds garrottent ; son contact paralyse. Elle a un aspect de scorbut et de gangrène : c’est de la maladie arrangée en monstruosité. ». Et, bien sûr, s’attaque à l’homme : « la pieuvre l’avait happé. Elle le tenait. Il était la mouche de cette araignée. […] Gilliatt avait sur lui deux cent cinquante suçoirs. Complication d’angoisse et de dégoût. Être serré dans un poing démesuré dont les doigts élastiques, longs de près d’un mètre, sont intérieurement pleins de pustules vivantes qui vous fouillent la chair. » D’où une conclusion terrible : « Dieu a fait la Pieuvre. Quand Dieu veut, il excelle dans l’exécrable […] ; si l’épouvante est un but, la pieuvre est un Chef-d’œuvre. » Un avis que les chercheurs, qui connaissent bien mieux cet animal que le grand Hugo, ne partagent pas du tout. Chargée de décrire cette espèce, la biologiste du Mbari l’a nommée Opisthoteuthis. Mais elle a hésité, trouvant l’animal « si mignon », à lui ajouter un adjectif. Elle avait pensé à Adorabilis. Loin du cauchemar de Hugo…

Christophe Agnus 

Photo Monterey Bay Aquarium Research Center (MBARI) 
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L’explorateur indispensable

À sa naissance, ce bateau était celui d’un homme, Jean-Louis Etienne. Conçu pour pouvoir hiverner en zone polaire, il s’appelait Antartica. Puis il est devenu, sous le nom de Seamaster, le voilier d’une légende, l’immense navigateur néo-zélandais Peter Blake, qui voulait en faire le navire emblématique de la protection des océans. Mais des pirates, en Amazonie, vont écourter la vie du double vainqueur de la Coupe de l’America, qui meurt à 53 ans. Le grand monocoque va alors prendre son indépendance et devenir Tara. Désormais, c’est lui la vedette. Depuis 19 ans maintenant, on croise sa longue coque de 36 mètres sur toutes les mers de la planète, chargée de marins et scientifiques de la Fondation Tara. Avec des apports spectaculaires à la connaissance de notre monde.Entre 2009 et 2013, Tara avait rapporté 35 000 échantillons de plancton marin, afin de mieux comprendre cet écosystème constituant 90% de la biomasse des océans, et produisant 50% de l’oxygène. Leur étude avait permis de faire passer le nombre de virus connus dans la mer de 16 000 à près de… 200 000. Un bond spectaculaire, même si les scientifiques estiment à un milliard leur nombre total dans l’océan. En allant plus loin, les chercheurs y ont aussi découvert 5 504 nouveaux virus ARN. Et ce n’est pas important seulement parce qu’ils peuvent être mortels pour l’homme : existants avant même que la vie ait besoin d’ADN, ils nous éclairent aussi sur l’évolution de la vie sur Terre, et pourraient avoir un rôle dans l’adaptation des océans au réchauffement climatique. Alors en regardant la goélette traîner ses capteurs de plancton, je n’ai qu’un regret : que Tara ne s’écrive pas au pluriel. 

Christophe Agnus

 Photo Maéva Bardy-Fondation Tara Océan

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La route de l’Atlantide

En découvrant cette route de briques jaunes il y a quelques jours en plein océan Pacifique, au large d’Hawaï, l’un des scientifiques de l’expédition Ocean Exploration Trust s’est exclamé : « c’est la route vers l’Atlantide… ». Depuis, la photo comme la vidéo font le tour du monde. Une route pavée par plus de 3000 mètres de fond, voilà qui ouvre le droit au rêve. Bien sûr, les mêmes chercheurs sont très vite devenus rationnels, voyant dans cette étonnante découverte un ancien lit de lac asséché où les roches nées de la solidification du magma ont été brisées par de multiples explosions volcaniques. Mais le lecteur, lui, a le droit de continuer à s’imaginer en route vers la cité perdue. Après tout, que sait-on du fond des océans ? Rien. Juste rien. Moins de 3% ont été un peu explorés. Et notez la modestie même de cette affirmation : « un peu explorés… ». Les 97% qui restent permettent à notre imagination de s’évader. Alors, il y a bien sûr l’île évoquée par Platon, que le philosophe situait plutôt dans l’Atlantique au-delà des « colonnes d’Hercule » (les montagnes qui encadrent le détroit de Gibraltar) avant qu’elle disparaisse sous les flots. Ou les milliers, dizaines de milliers d’épaves, navires de pêche sans mystère ou galions espagnols toujours emplis de leur cargaison d’or et de pierres précieuses. Sans parler de la vie, ces millions d’espèces inconnues de l’homme qui vivent sur la même planète, protégées par la difficulté de l’exploration des grands fonds. Alors, je regarde cette photo et je crois voir cette route empruntée par une sirène sur un char tiré par des dauphins… Je rêve, pensez-vous ? Je sais. La mer est un extraordinaire moteur d’imaginaire. Et c’est formidable.

Christophe Agnus 

Photo Ocean Exploration Trust Expedition – NOAA
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Victime des apparences

Voici un goéland qui a eu de la chance, pensez-vous en voyant cette image. Et vous avez en partie raison : le veinard a pu trouver à manger en finissant ce que le requin n’avait pas consommé. Car l’oiseau n’est pas la cible du grand prédateur. « Pour faire sortir l’animal hors de l’eau, explique le photographe Henri Eskenazi, on appâte avec du poisson écrasé et un leurre en Néoprène en forme de manchot que l’on sort de l’eau avant qu’il ne le croque… » Le goéland, lui, vise les restes encore flottants. Symbole de l’une des multiples entraides, volontaires ou non, entre les animaux. Car un requin n’est pas « méchant ». Il est simplement un requin, un animal sauvage qui, comme beaucoup d’autres, peut devenir dangereux dans certaines circonstances (juvéniles, nourriture, accouplement…) et reste paisible la plupart du temps. D’où l’intérêt, quand on veut le rencontrer dans son milieu naturel, de bien connaître les lieux et la biologie. Chaque année, des centaines de milliers de plongeurs nagent avec des requins sans aucun problème, admirant cet animal présent sur la planète depuis 420 millions d’années. Pourtant, les très rares attaques de squales font la Une des médias à sensation. Pourtant, dans le monde, il y a eu 11 victimes humaines en 2021, contre 6 en 2020. Or, il y a chaque année 100 000 tués par des serpents, 35 000 par des chiens, 500 par des hippopotames et 500 par des éléphants. Les hommes, dans le même temps, éliminent plus de 100 millions de requins pour en faire de la soupe d’aileron… Le squale n’est pas le prédateur le plus dangereux. Il faut se méfier des idées reçues, comme des photos comme celle-ci : même elles peuvent mentir. 

Christophe Agnus 

Photo Henri Eskenazi (www.henrieskenazi.com/)
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Les grands marins sont éternels

Quand j’ai commencé à faire de la voile, le Tempest et le Dragon étaient encore des séries olympiques. Les frères Pajot étaient les champions du monde de Flying Dutchman. Je ne sais pas si les candidats à l’équipe de France de voile pour les jeux de 2024 sont capables de décrire ces bateaux, et même s’ils en connaissent le nom. Entre temps, le Tornado est arrivé, avant de quitter la scène. Et on a vu s’imposer les 470, la planche à voile, les Laser, les 49er, les Nacra 17 et, comme sur la photo, le Formula Kite, soit un kite surf équipé d’un foil. Précision sur cette dernière série : elle se dispute par équipe mixte. Evolution du monde ? Pas tant que cela : c’est le même, en plus rapide, plus extrême parfois, même si un déboulé au portant dans une manche de brise reste à la fois amusant et stressant quelle que soit l’embarcation, quelle que soit l’époque. Et rappelons-nous qu’en 1928, la France avait remporté une médaille d’or en voile aux jeux olympiques avec un équipage mixte. Mieux : Virginie Hériot, la skipper du bateau vainqueur, était la seule femme de la compétition.

Cette grande dame de la voile, qui sera décorée de la légion d’honneur, faite « quartier-maître d’honneur » de la Marine nationale et désignée comme « l’ambassadrice de la mer », va mourir malheureusement trop jeune, quatre ans plus tard, suite à une blessure reçue pendant un coup de vent en Méditerranée. Cette riche héritière, qui vivait sur une goélette de 45 mètres, avait gagné le respect de son équipage de marins bretons en ne désertant jamais le pont lors des tempêtes. Alors, en regardant les images de Formula Kite, je me dis qu’elle aurait peut-être aimé essayer ce sport. 

Christophe Agnus 

Photo © Sailing Energy

Lumières de mer

Cette photo est le symbole de plusieurs éléments puissants. L’espoir, déjà, avec ce nouveau bateau de la Société Nationale de Sauvetage en Mer qu’on imagine allant au secours de marins en détresse. Pour ces derniers, l’arrivée de la vedette verte et orange est une lumière magnifique. Aussi puissante que ce soleil qui perce sous les nuages gris foncés. Un spectacle que l’on voit en mer avec des sentiments mitigés: la beauté (les rayons lumineux) mêlés à la menace (les nuages annonciateurs de temps difficiles). Heureusement, il y a les balises qui indiquent au barreur le bon cap pour ne pas se mettre en plus grande difficulté en touchant des cailloux peut accueillants… Elles sont discrètes, mais bien présentes, grâce au service des Phares en Balises. Le marin les cherche, les guette, les désire, les craint aussi car s’ils ne les trouvent pas, il connaît la menace. On sait ce qu’il advient à ceux qui, ayant ignoré ou manqué les marques, ce sont retrouvés trop proches des roches: « Qui voit Ouessant voit son sang, qui voit Molène voit sa peine, qui voit Sein voit sa fin… » Bien sûr, les instruments modernes de navigation peuvent aider le skipper, mais un satellite est-il aussi fiable et précis qu’une balise ou un phare? 

Enfin, il y a la mer. Ici, on la sent mauvaise joueuse, pas désireuse d’aider à la progression du bateau. Il y a des moments où, se dit-on, elle préfère que les hommes la laissent tranquille, n’essaient pas de venir à sa rencontre. Elle monte alors sur ses grands chevaux qu’on appelle des vagues. Voire sur du méchant clapot. Histoire de faire peur aux hésitants et aux trop audacieux. Mais les sauveteurs de la SNSM ne sont ni l’un ni l’autre. Ce sont des marins dont la mission et l’honneur sont d’aller porter secours à ceux que, justement, la mer a maltraité, ou qui ne l’ont pas assez respectée en s’aventurant au large mal équipés, non préparés, sans réfléchir assez à sa puissance. Tous seront aidés. Et, une fois rentrés au port, secourus, ils apprendront l’humilité, indispensable à la survie des gens de mer. « Il y a trois sortes d’hommes, aurait dit Platon (à moins que cela soit Aristote, les avis divergent…). Les vivants, les morts, et ceux qui vont en mer« . Il aurait pu en rajouter une quatrième: ceux qui reviennent de mer…
 

Christophe Agnus 

Photo  NSH1 SNSM ©COUACH BARREAU-NEUMAN 

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Blues et bleu comme la mer

Pas facile de faire un texte un lendemain d’élection… Alors je laisse la parole à Björn Larsson, avec un extrait du bien nommé « La sagesse de la mer », qui traduit l’état d’esprit du moment : 

« J’aimerais que la mer soit une source d’inspiration en matière d’éthique et une façon de trouver du sens à une existence à terre. A mon avis, il y a beaucoup de choses utiles et précieuses à apprendre de la fréquentation de la mer. Entre autres l’humilité, la ténacité, la patience, la collaboration et la vigilance. Mais avant tout la liberté. C’est naturellement un paradoxe. Sur un bateau, on est prisonnier comme nulle part ailleurs. On ne peut rien faire d’autre que continuer à naviguer, si l’on veut survivre. Mais, en même temps, on est plus libre qu’en aucun autre endroit sur terre. Plus libre, devant l’horizon illimité, de rêver à toutes les vies possibles et impossibles. Libre aussi de rêver que la vie à terre – pour soi, pour tous les autres – puisse être aussi satisfaisante que sur un bateau bien équipé, sans destination précise, quand on a du temps devant soi. »

 

Pour la photo, un grand merci à Frédéric Pie, l’auteur de « Libre. Ecrire sur les chemins du monde », qui vient (et c’est la grande nouvelle) de nous annoncer la livraison prochaine de son nouveau texte, écrit au fil de ses pérégrinations africaines. Si tout va bien, publication en fin d’année chez Nautilus. On vous tiendra au courant ! 


Christophe Agnus 

Photo Frédéric Pie, www.fredericpie.fr

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